Aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais connu ma mère et à chaque fois que je questionnais mon père à son sujet, il refusait de me répondre et allait s'isoler dans la forêt. Je vivais proche du village d'Akarios dans la contrée de Poéta avec mon père , Ichigane, et mon frère jumeau , Fumimaro. Mon père était une personne solitaire, distante et renfermée.

Les journées de mon enfance se résumaient à des entraînements quotidiens au maniement des armes et l'apprentissage des stratégies de guerre. Mon frère et moi ne comprenions pas pourquoi notre père était aussi strict dans notre éducation dans le domaine du maniement des armes. Notre père nous enseignait deux arts complètement différents : tandis qu'il enseignait l'art du maniement des armes lourdes, les armes à deux mains à mon frère, il m'enseigna l'art de défendre les faibles, l'art du bouclier. il m'enseignait cet art en suivant les préceptes du Seigneurs de la justice, Lord Nezakan.Cet art est très dur à supporter pour le corps d'une femme, je me suis donc entraînée pendant des mois, pendant des années pour développer mon corps afin de pouvoir  surmonter toutes les situations

Lors d'un de mes entrainements quotidiens, je partis près du Lac de Cliona pour m'exercer. C'est là que je la vis pour la première fois. Un groupe de worg l'avait encerclé, je fondis sur eux pour la protéger. Malgré mon jeune âge, à peine huit ans, je mis les worgs en déroute. La jeune fille n'avait rien, quelques égratignures mais rien de bien méchant. Elle s'appelait Elongwen et vivait dans la Forêt de Daminu avec ces parents. C'est d'ailleurs là-bas que je l'avais raccompagné pour que ses parents puissent soigner ses blessures.Depuis ce jour-là, une belle amitié était née. Tous les jours, Elongwen m'observait m'entraîner, et quand je ne m'exerçais pas, nous allions nous promener dans la forêt pour nous amuser. Je la considérais comme la sœur que je n'avais jamais eue, j'étais prête à tout pour protéger cette petite fille en dépit de mon jeune âge. Cette amitié naissante ne put durer bien longtemps, et elle fut interrompue exactement un an après notre rencontre.

Elongwen était assise non loin de moi, comme à son habitude, à m'observer durant mon entraînement. Mais quelque chose allait être différent. Ses parents vinrent sur mon lieu d'entraînement, et je compris que quelque chose de grave arrivait. Ils venaient chercher Elongwen et devaient quitter la région, mais ne pouvaient pas m'en donner la raison. Je ne voulais pas qu’Elongwen s'en aille, mais je ne pus rien faire pour la faire rester auprès de moi. A dos de surfeur éclat-de-sable, ils prirent Elongwen et partirent. Je me suis jurée ce jour-là de la retrouver.

Cela faisait neuf ans qu'elle avait disparue de ma vie, neuf longues et atroces années où je n'eus aucune nouvelles d'elle, pas le moindre indice pour retrouver Elongwen. Durant ces années, je n'avais cessé de m’entraîner afin d'être capable de la retrouver et pouvoir tenir ma promesse de la protéger. Je voulu à plusieurs reprises partir dans le monde pour rechercher mon amie mais un autre malheur m'en avait empêché : mon père avait contracté, depuis quelques années, une maladie rare suite à une blessure qu'il avait reçu apparemment pendant sa jeunesse. J'avais donc envoyé Kunandes, un ami de mon père et instructeur des guerriers de notre village, à la recherche d'Elongwen pendant que je veillais au chevet de mon père. Un jour, mon père sentant son heure approcher, il nous fit venir dans sa chambre, mon frère et moi, pour nous raconter une histoire, son histoire ainsi que celle de notre mère ....

Plus le temps passait et plus notre amour était fort. Après quelques années passées depuis notre rencontre, nous avions décidé de nous retirer de l'armée pour  fonder une famille. A votre naissance, nous étions les parents les plus heureux du monde. Mais ce bonheur fut cruellement brisé. Un jour où je m'étais rendu à Sanctum pour essayer de soigner la blessure que m'avais infligé cet asmodien et qui n'avais jamais pu guerrir, notre village fut attaqué par une horde d'asmodiens. Votre mère eut le temps de vous mettre à l'abri dans l'église et partit défendre le village. À mon retour,  notre village, il n'en restait que des cendres. Des cadavres gisaient sur le sol, mais pas celui de ma bien-aimée. Malgré des jours de recherches intensives dans les décombres, on ne trouva rien, aucune trace de votre mère. La seule possibilité qui restait c'est qu'elle avait été enlevé lors du raid. Il fallait que quelqu'un aille la sauver. A cause de ma blessure, je n'étais plus capable de combattre. j'ai donc demandé à mon ancienne compagnie de la rechercher et pendant ce temps j'allais vous former afin que vous puissiez accomplir cette mission à ma place ...

Les larmes aux yeux, notre père nous supplia de retrouver notre mère et de la délivrer si cela était encore possible. S'il était trop tard pour la sauver, il nous faudrait retrouver ces criminels et leur faire payer, au nom de la justice. Sans hésiter, nous acceptâmes cette requête. Dans un dernier souffle, notre père nous demanda d'aller à Sanctum pour intégrer l'armée élyséenne et ainsi pouvoir recueillir des informations à travers le monde et obtenir de l'aide si nécessaire. Notre père mourut le sourire aux lèvres,  convaincu de notre succès dans cette quête...

Les obsèques de notre père effectuées, mon frère et moi décidions donc de partir à la recherche de notre mère. Notre sac fini, nous avons mis le feu à notre maison et nous nous jurions de plus mettre les pieds au village d'Akarios avant d'avoir retrouvé notre mère. C'est à ce moment-là que nous partîmes en direction de Sanctum...

Une année s’était écoulé depuis la mort de notre père et notre départ du village. Une année où l’histoire qu’il nous avait racontée avant de mourir hantait nos nuits. Une année avait passé et nous n’avions toujours pas trouvé le moyen d'atteindre la capitale, Sanctum. Plus le temps passait, plus nous perdions espoir de l’atteindre un jour. Les terres que nous traversions étaient désertées par la race élyséenne et les Durakis y vivaient en maître. Après avoir décimé des centaines de ces créatures qui nous barraient le passage, nous avions enfin fini par trouver un élyséen. C’était un vieillard ermite qui vivait près de la route des spores depuis des dizaines d’années. Il se nommait Pernos et il connaissait un moyen pour se rendre à Sanctum. Il nous lança un défi : si nous réussissions celui-ci, il nous emmènerait dans la capitale. En cas d'échec, il nous demanderait de renoncer à notre aventure. Nous acceptâmes ce défi sans hésitation car il n’était pas question pour nous d'abandonner.

Le défi en question se nommait l’Ascension : il s'agissait de revivre la Grande bataille aux cotés des seigneurs empyréens. Pour y parvenir, Pernos nous plongea dans un sommeil profond. Au cours de cette bataille, je portais l’armure étincelante des hauts gradés de l’armée elyséenne. Je me trouvais aux côtés du seigneur de la justice, Lord Nezakan. Lorsque la bataille débuta, des monstrueux balaurs apparurent. Armée de mon bouclier aegis et de mon épée, je fondis sur ces créatures tout en protégeant les arrières de mon frère et du Lord. Soudainement, un balaurs gigantesque apparut devant nous trois. Il avait la forme d’un serpent géant.

Nous nous mîmes alors en position de défense, le Lord à ma droite, mon frère à ma gauche. Le serpent lança une attaque brutale, je bloquai son attaque à l’aide de mon bouclier ce qui permit au Lord et à mon frère d'engager une attaque. Mon frère sur un flan, le seigneur sur l’autre, ils lancèrent des attaques qui étourdirent momentanément le monstre. Blessé, celui-ci tenta de riposter. Je profitai de l'ouverture pour l’attaquer à mon tour, lui plantai mon épée dans le crâne au plus profond qu’il m’était possible. La créature tomba, inanimé. La victoire était à nous…

Après quelques heures de sommeil, nous avions enfin quitté le monde des souvenirs. À notre réveil, Pernos était là, surpris par nos talents au combat. Il était fasciné par notre facilité à décimer les balaurs. Afin de nous aider dans notre quête, il nous fit cadeau d'ailes. De magnifiques ailes blanches qui nous permettraient de voler dans les zones où l’éther était présent. Nous fûmes très touchés par ce présent.

Pour nous remettre de nos émotions, Pernos nous offrit un copieux repas avec lui. Puis vint le temps de partir. Pernos, à l’aide d’une incantation, tint sa promesse et nous téléporta à Sanctum, la capitale volante. Enfin, nous avons réussis à l’atteindre.

Enfin … Nous y étions arrivés. Sanctum, la capitale volante d’élyséa. Notre village nous semblait bien minuscule comparé à cette gigantesque ville. Le soleil se reflétait sur les tours blanches. La ville entière scintillait de milles feux sous les rayons du soleil. Nous partîmes explorer cette somptueuse ville. Sur la grande place, nous vîmes des enfants jouer à la marelle avec de petites créatures adorables les unes comme les autres : ces petites créatures s’appellent des familiers et sont d’adorables animaux de compagnie. Les enfants riaient aux éclats. Un peu plus loin sur la place, nous pouvions voir un groupe de jeunes musiciens itinérants jouer  et un groupe de jeunes demoiselles danser sur leur musique. La vie était paisible dans la capitale, loin de toutes ses guerres qui ravageaient le pays. Nous aurions pu y vivre mais nous n’étions pas là pour ça. Il nous fallait intégrer l’armée élyséenne afin d’exaucer le dernier souhait de notre père. Après avoir demandé la direction à prendre à un soldat, nous arrivâmes au Lycéum : l’école militaire de la capitale. Tous les braves soldats ont étudié ici, même les seigneurs empyréens.

Pendant deux années, nous avons étudié l’histoire du royaume, pris connaissance des différentes guerres. Nous avions étudié en détail les Balaurs, leurs capacités, leurs forces et leurs faiblesses. Nous avons été entrainés au combat et nous avions d’ailleurs appris de nouvelles techniques. Après deux années d’études théoriques, il était temps pour nous de passer à la pratique. Nous fûmes intégrer à la compagnie située à la citadelle de Verteron pour finir notre formation de soldat. C’est le général de brigade, Spatalos, qui déciderait du moment où nous serions aptes à explorer le monde et à le défendre en tant que soldat aguerri. L’impossibilité de se déplacer librement nous éloignait de notre objectif : retrouver notre mère. Mais nous n’avions pas le choix, l’armée allait pouvoir nous aider grandement dans nos recherches. Nous nous mîmes alors en direction de Verteron. Durant notre séjour à la citadelle, nous avions été mis sous la direction de Spatalos. C’est lui qui nous attribuait nos missions. Ces missions étaient diverses et variées : sauvetage de familiers, extermination de nuisibles dans les carrières, arrestation de voleurs et bandits. Rien de bien compliqué pour des guerriers comme nous. Au cours de cette campagne à Verteron, j’avais acquis une assurance en moi, je me sentais prête à protéger les êtres qui étaient cher à mon cœur. Mes mouvements étaient devenus plus fluide que dans le passé, mon bouclier était devenu une vraie paroi impénétrable. Nous n’avions bientôt plus rien à apprendre dans cette contrée et allions bientôt pouvoir reprendre notre route à la recherche de notre mère.

Un jour, le général me fit demander. Il avait besoin de mon aide pour accomplir une mission très importante mais également très dangereuse. La mission consistait à infiltrer une grotte appelée Haramel : le repaire de Hamerun la Sangsue, de capturer cette personne et de l’amener devant les hautes autorités de Sanctum. Hamerun était un asmodien qui s’était réfugié dans la grotte d’Haramel après avoir été chassé d’Astréa. C’est une personne diabolique qui usait de ses pouvoirs pour contrôler les faibles créatures et les obligeaient à commettre des actes odieux. J’acceptais la mission avec enthousiasme car il était de mon devoir de punir cet individu. Mon entrevue avec mon commandant étant terminée, je retournai à mon logement pour me préparer. Mon épée, aiguisée, rangée dans son fourreau et mon bouclier paré, je partis en direction de la grotte d’Haramel. La nuit venait de tomber quand je me suis infiltrée dans cette grotte située près de l’observatoire. Je m’engageais avec prudence sur cette terre inconnue. Je vis au loin d’une horde de Kobolds et de Skurvs. Ils étaient en train de miner de l’Odella. Leurs regards étaient vides, ils étaient comme hypnotisés. Hamerun les avait certainement contraints à travailler pour lui de gré ou de force. Mais pourquoi contrôler autant de créatures pour récolter de l’Odella ? Il fallait que je découvre à quoi allaient lui servir ces grosses quantités d’Odella. Chaque salle que j’eus à traverser était remplie de créatures asservies par Hamerun. Des gardes surveillaient les opérations d’extraction du minerai. Je m’enfonçais de plus en plus dans cette caverne. Pour éviter de me faire repérer et d’alerter les gardes, j’utilisais donc des chemins sinueux et étroits à l’abri de tout regard. Au bout de quelques heures de marche dans cette sombre grotte, je finis par arriver dans le bureau d’Hamerun la sangsue. Il était là, au fond de la salle, une armée de créatures à ses pieds, un garde du corps pour le protéger. Il n’y avait pas d’autres choix, le combat était inéluctable. Je pris mon bouclier dans la main gauche et je sortis mon épée de son fourreau. Le stress montait en moi mais j’étais prête, prête à accomplir mon devoir envers Aion et Elyséa. Je bondis sur le garde du corps de Hamerun. Les créatures terrifiées ne levèrent pas le petit doigt pour protéger le garde. Je vins à bout du garde assez facilement. Le vrai combat allait pouvoir débuter. Hamerun était également équipé d’une épée et d’un bouclier. J’allais pour la première fois affronter un templier. Le combat débuta par un long moment de silence. Nous nous observions mutuellement afin de trouver une ouverture dans nos gardes. Mon stress montait de plus en plus mais j’essayais de ne pas le faire paraitre. Hamerun lança la première attaque que je ne tardai pas à parer avec mon bouclier. Cette attaque fut suivie par une multitude d’échanges. Nos épées se fracassaient entre elles. Nos échanges durèrent au minimum une heure. La fatigue commençait à se sentir.  Nos épées continuaient à s’entrechoquer. Soudain, je vis une ouverture dans sa garde. J’en profitais pour blesser Hamerun à la jambe mais pas suffisamment pour l’immobiliser. Hamerun utilisa sa magie pour contrôler les créatures de la pièce et me les jeta dessus. Le temps pour moi d’exterminer ses créatures, il avait pris la fuite en déployant ses ailes noires corbeau.

Je revins à la citadelle assez difficilement. Je n’avais plus de forces et finis par m’évanouir devant les portes de la citadelle.  Quand je me réveillais, je me trouvais dans mon lit avec des bandages sur mes plaies. Des gardes se trouvaient à la porte de ma chambre. Les gardes m’expliquèrent qu’ils m’avaient trouvée à l’entrée de la ville et que j’avais dormis pendant plusieurs jours.  Spatalos me fit demander lorsque je fus totalement remise. Je lui fis mon rapport. Je lui expliquais que Hamerun s’était enfui et que je n’avais pas pu en apprendre sur ses plans. Mon général me félicita. Dans un premier temps, je ne compris pas pourquoi. Il m’expliqua qu’après mon retour, il avait envoyé une escouade sur place et qu’ils avaient découvert que Hamerun, à l’aide de l’Odella, souhaitait faire exploser la citadelle et que par conséquence j’avais sauvé la ville.  Spatalos avait envoyé une autre escouade à la recherche de Hamerun, étant blessé il ne pouvait pas être parti bien loin. Pour me remercier et me féliciter, le général m’offrit une armure de soldat confirmé : l’armure de soldat rang 7. J’étais fière de porter cette armure.  Mon frère qui était dans la pièce me félicita. Lui aussi avait reçu cette armure suite à sa mission d’espionnage. Nous pouvions enfin repartir à la recherche de notre mère. Notre croisade à Verteron avait duré au total trois ans. Notre sac prêt, nous nous mîmes en route vers le transporteur quand une voix familière nous interpela. Il s’agissait d’Elwendil. Cela faisait maintenant quinze ans que nous ne l’avions pas vu. Il s’agissait de la personne que j’avais envoyée à la recherche d’Elongwen mon amie d’enfance. S’il était venu nous chercher, c’est qu’il avait des nouvelles de mon amie. Il me raconta que les parents d’Elongwen avaient été tués pour haute trahison envers Elyséa mais qu’Elongwen n’était pas morte. Elle avait survécu pendant toutes ses années. Des larmes de joie roulèrent sur mes joues. Elwendil continua son histoire. Il avait obtenu des informations par la brigade de Reshanta. Elongwen avait fait parler d’elle dans les abysses et elle se rendait à Sanctum pour se remettre de ses derniers exploits. Il m'expliqua qu'il avait d'ailleurs passée la nuit avec elle. Ce qui ne me réjouissait guère mais bon, il avait retrouver mon amie. En un regard, mon frère comprit mes pensées. Il savait à quel point je tenais à Elongwen. Nous nous étions donc mis d’accord, il allait continuer de rechercher notre mère et moi je pouvais rejoindre Elongwen. Je lui promis de continuer à chercher notre mère et de le contacter si je trouvais quelque chose à son sujet. Nous nous dimes au revoir et il partit. Et moi, je me mis en direction de Sanctum, mon amie se trouvait là-bas. Enfin !!!

Accompagnée d’Elwendil, je me téléportai à Sanctum. Je n’étais pas revenu à Sanctum depuis trois ans. La ville entière était en fête pour souhaiter un bon retour aux élyséens qui avaient affronté les ennemis dans les abysses. J’étais impatiente de revoir ma petite Elongwen. Mais Elwendil me dit de me calmer que je la verrais ce soir et qu’il était temps pour moi de faire ressortir mon côté féminin. Il m’emmena voir un couturier de luxe afin de me confectionner une robe de soirée. Il n’était pas question pour moi de me présenter au bal munis de mon imposante armure, de mon épée et de mon bouclier. Le couturier réalisa une robe magnifique d’un bleu similaire à mes cheveux qui faisait ainsi ressortir mes yeux. Il était l’heure, le bal allait reprendre. Enfin j’allais là revoir.

La musique du bal était très entrainante, plusieurs hommes m’invitèrent à danser mais je n’avais pas la tête à çà. Mon regard se posait sur tous les visages pour retrouver d’Elongwen. Je vis différents visages de femmes mais aucune ne ressemblait à celui de mon amie. Je commençais à désespérer, elle n’était peut-être pas revenue aujourd’hui. Elwendil me prit le visage et me fit regarder droit devant moi. Elle était là ! Mon amie était là, enfin je l’avais retrouvé après temps d’année. Elwendil s’éclipsa. Elongwen était avec un groupe de personnes. Cela avait l’air d’être ses amis, j’en fus un peu jalouse. Elle se dirigea ensuite vers le bar. Je la suivis. Elle s’installa au bar et commanda un cocktail, je commandai exactement la même chose. Quand elle entendit ma voie, elle s’est arrêtée net de boire comme si elle m’avait reconnu juste avec ma voie. Je me tournais vers elle. Nos regards se croisèrent et se perdirent dans nos souvenirs. Sans dire un mot, je la pris dans mes bras et je lui dis doucement à l’oreille « A présent, je peux te protéger et jamais, oh grand jamais je ne te laisserai repartir » Les larmes vinrent à nos yeux mais nous n’avons même pas cherché à les retenir tellement nous étions heureuse d’enfin nous retrouver. Quand nos regards se croisèrent de nouveaux, la même idée nous traversa l’esprit. « Bim, Bam, Bom » notre poignée de main, aucun de nous ne l’avait oublié. Nous nous sommes contemplé pendant un long moment. Elle avait bien grandi, elle était devenu une très belle femme, forte et sur d’elle mais quelques choses dans son regard me perturba. Elle avait du vivre des expériences atroces pour que son magnifique regard soit devenu aussi froid.  Après avoir repris nos esprits, Elongwen partit chercher ses amis, les groupes de personnes qu’avait aperçues plutôt. Elle fit les présentations : Eclevyce, Mathrim, Krewella. Je me présentation également Lunaki, amie d’enfance d’elongwen. Et d’un signe de la tête, je remerciai ces personnes d’avoir pris son de ma petit Elongwen.

Quelques jours après nos retrouvailles, je me suis dirigé vers la ville Oriel avec Elongwen. Arrivées là-bas, nous nous séparâmes pour la journée afin de vaquer à nos occupations respectives. Avant mon départ de la citadelle de Verteron, le général Spatalos m’avait fait capitaine de l’armée élyséenne et de se faite j’avais droit à une propriété dans la ville Oriel. Une propriété, un grand mot pour qualifier le studio que le service immobilier me donna. Enfin bon, cela m’était bien égal. J’avais enfin la possibilité de me poser quelque part, un endroit qui allait devenir mon chez moi. La journée passa très rapidement. Entre l’achat de mes meubles, l’installation dans le studio et le changement de mes armures, La journée était déjà finie. La nuit venait de tomber quand je retrouvai Elongwen sur la place d’Oriel. Elle était accompagnée par quatre autres personnes : Deux hommes, Etsuro et Loriin et deux femmes Vilanea et Tommoyo. Ils étaient les généraux d’une légion réputée : L’ordre du Crépuscule. J’en avais entendu parlée quand j’étais dans la brigade de Verteron. Elongwen venait de les rejoindre, elle était devenue leur éclaireur. Je demandai également mon intégration dans cet ordre en tant que bouclier protecteur. Ils me demandèrent pourquoi je souhaitais les rejoindre. Plusieurs raisons me motivaient. J’avais donc entendu parler d’eux quand j’étais dans la brigade de Verteron et les villageois chantaient leurs louanges. L’Ordre du crépuscule était une légion qui tentait de faire revenir l’ordre et la justice dans le royaume. Cette ligne de conduite était exactement là même que je suivais depuis ma plus tendre enfance : les préceptes du seigneur de la justice, Lord Nezakan. Un sourire s’afficha sur leurs visages et je continuai d’expliquer mes motivations. Je leurs racontai la mission donnée par mon défunt père : celle de retrouver ma mère enlevé par les odieux asmodiens et que tous en accomplissant mon rôle au sein de cette ordre, je pourrais continuer de rechercher des informations au sujet de ma mère. Et ma dernière motivation, celle qui me tenait le plus à cœur, je leur expliquai que j’avais promis à Elongwen de la protéger lorsque nous étions encore enfant. Qu’à cette époque, je n’avais pas été capable de la faire mais qu’à présent j’étais devenu assez forte pour la protéger quoi qu’il m’en coute. Je ne romprai plus mon serment envers mon amie… Mon discours avait l’air d’avoir touché les quatre généraux. Ils, m’acceptèrent dans leur rang. Je leurs promis de toujours les protéger, de faire passer le bien être des autres avant le mien. Mon bouclier et mon épée étaient à leur service.

J’avais trouver dans cette ordre de nouveaux compagnons mais surtout j’allais enfin pouvoir tenir ma promesse envers mon amie, ma petite Elongwen …

Je me sentais très bien au sein de cette légion et surtout j’étais enfin au près de ma petite Gwen pour la protéger. Je pouvais me reposer sur mes deux oreilles. Mais ce calme et cette tranquillité ne durèrent pas longtemps. Un soir, alors que je m’entraînais dans la salle d’arme comme à mon habitude, un coursier Shugo m’interrompit. Il me tendit une lettre et partit à toute vitesse. Il s’agissait d’une convocation de Télémaque, le général de la garnison postée à la forteresse d’Eltnen. Il avait besoin de moi pour régler des soucis avec des lépharistes dans le désert. Je me mis alors en route vers la forteresse

Arrivée là-bas, c’est Télémaque en personne qui m’accueillit. Il m’expliqua la situation : un groupe de Léphariste rebelles avait attaqué le campement dans le désert d’Eracus. La forteresse n’avait plus aucune nouvelle de la garnison qui s’y trouvait. Ma mission était d’aller arrêter ces bandits et de retrouver nos camarades. Pour cela, Télémaque mit à ma disposition une escouade de guerriers entraînés afin de mener à bien cette mission. Les présentations faites avec ces soldats, nous nous mires en route pour la garnison du rameau d’or, le campement le plus proche de notre cible qu'occupaient nos armées. Arrivé au rameau d’or, je demandai à mes assassins de partir en éclaireur. Après quelques heures, ils revinrent avec des informations : nos camarades étaient toujours en vie, mais retenus captifs par un groupe de six lépharistes. De notre coté, nous n’étions que quatre : deux assassins, un soigneur et moi-même. Je mis alors en place une stratégie d’approche. La stratégie assimilée par mes soldats, nous nous mires de nouveau en route vers le campement.

Lorsque nous arrivâmes proche du campement, sans avoir eu besoin de le faire signe, mes deux assassins disparurent. Ma stratégie était en place. Mon soigneur et moi-même continuions d’avancer à vive allure. A l’entrée du campement, deux gardes étaient présents. Je me présentai à eux : « Je suis Lunaki, capitaine de l’armée Elyséenne. Amenez-moi à votre chef ». Les gardes n’écoutèrent pas et nous attaquèrent. Un simple sifflement et mes assassins avaient compris la marche à suivre. Un coup de dagues bien placé et les gardes tombèrent au sol, inconscients. Les gardes assommés, nous avons pu nous introduire dans le campement. Tout en restant le plus discret possible, nous progressions à travers les tentes. Les lépharistes qui croisèrent notre route étaient tous assommés ou blessés suffisamment pour ne plus interférer. Nous arrivâmes enfin au centre du campement. Le chef des lépharistes était là, revêtu d’une somptueuse armure. Je lui fis face, seule. Mes soldats étaient partis à la recherche de nos compagnons. Un combat débuta entre cet homme et moi-même. Je fus surpris par la puissance de ces coups mais rien ne pouvait traverser ma défense. Je finis par le désarmer et lui donna un coup de bouclier si puissant qu’il décolla du sol. Il fut assommé net. A ce moment là,  mes soldats avaient retrouvé nos camarades. Nous avions récupéré le campement. Notre objectif était atteint sans aucune perte à déplorer que soit dans notre camp ou dans le leur. Les lépharistes furent emmenés dans la prison de la forteresse. Pour me remercier, un intendant de combat que nous venions de libérer m’offrit une nouvelle armure, un nouveau bouclier et une magnifique épée.

Cette dangereuse mission accomplie, Télémaque me remercia en personne de l’avoir mené à bien. Il me félicita et me donna alors un surnom : Lunaki, Bouclier de justice. Ce surnom, il me le donna car j’avais accompli ma mission sans exterminer mes ennemis pour qu’ils puissent répondre de leurs actes devant le tribunal. J’en étais très honorée, car rare sont les simples soldats à obtenir un surnom de leur général. J’étais prête à rentrer au quartier général de la légion quand soudain une voie m’appela. Cette voie m’était familière, plus que familière. Il s’agissait de mon frère : Fumimaro.

Mon frère se tenait là. Il avait changé. Son corps était bien plus musclé que dans mes souvenirs. Il avait du s’exercer durement pour développer son corps à ce point .Je n’avais pas eu de nouvelles depuis notre séparation à Verteron. J’étais partie avec Elwendil à la recherche de Gwen alors que lui avait continué notre quête initiale : trouver des informations sur l’attaque de notre village, sur l’enlèvement de notre mère. Mais si mon frère avait fait tout ce chemin pour me retrouver, c’est qu’il avait des nouvelles à me donner en personne. Peut-être avait-il retrouvé la trace de notre mère ? Je l’espérais du plus profond de mon cœur. Après quelques banalités d’usage, mon frère m’expliqua pourquoi il était venu me trouver, ici, à Eltnen. « Pendant plusieurs mois j’ai parcouru diverses contrées sans rien trouver… »  m’expliqua mon frère « Mais j’ai enfin obtenu une piste » Aux sons de ces paroles, mon cœur s’emballa. Mon corps se mit à trembler, je ne pouvais plus le contrôler. « Qui ? Quoi ? Où ? Comment ? Pourquoi ? » Je commençai à m’affoler, mon sang bouillonnait. « Calme-toi ! » Me calmer ? Je n’y arrivais pas mais je ne dis plus un mot et écoutai l’histoire de mon frère :

«  Je me suis rendu à Herion. J’avais déjà exploré toutes les autres villes et je n’avais encore rien trouvé. Pas le moindre d’indices. Je commençais à désespérer... Mais un jour, j’entendis parler d’une femme. Cette femme est considérée comme folle par les autres habitants de la région. Elle n’arrêtait pas de parler d’une attaque d’un village qu’elle avait subi quand elle était petite. Je me mis en route pour la rencontrer. Elle se trouvait au Refuge d’Arbolu, au Nord de la ville d’Heiron. Cette jeune femme s’appelait Ardenia. Lorsque je me présentai à elle, elle s’affola « Vous, vous aussi vous y étiez ! » J’acquiesçai. Je lui demandai alors de me raconter tout ce dont elle se souvenait, surtout au sujet des agresseurs. Elle m’expliqua que l’attaque avait eu lieu en plein milieu de l’après-midi. Elle revenait des Plaines d’Akarios quand elle se produisit. Pour se mettre à l’abri, elle s’était réfugiée dans le puit du village. De cet endroit, elle put voir toute la scène. Une horde d’Asmodiens saccagèrent tout dans le village, chaque personne qui passait près d’eux était tuée. Une magnifique femme fit face à cette bande de monstres. Elle était revêtue d’une armure de l’armée Elyséenne. Elle combattait telle une lionne protégeant ses enfants. Il s’agissait de maman, au vue de la description que me fit Ardenia. Notre mère avait réussi à blesser plusieurs Asmodiens qui durent prendre la fuite. Mais elle aussi commençait à faiblir, elle était à bout de force. Soudain, une flèche venue de nulle part se planta dans son épaule. La guerrière tombât, inanimé, sur le sol. Cette flèche avait été lancée par une Asmodienne qui était resté à l’écart du groupe d’assaillant. Elle portait une armure rouge sang, ses longs cheveux foncés étaient attaché derrière sa tête, une peau bleuâtre. Cette femme fit signe à ces camarades qu’il était temps de partir et qu’ils devaient emmener la guerrière avec eux. Ils s’exécutèrent. Ils partirent aussi vite qu’ils étaient arrivés, emmenant la jeune femme avec eux… Ardenia arrêta son récit quand elle me vit bouillir de rage. Leur objectif était donc de capturer notre mère… Une vielle femme s’approcha de nous, elle avait écouté le récit d’Ardenia. Elle connaissait l’identité de cette Asmodienne dont Ardenia parlait. Il s’agissait de Kromède, connut sous le nom de Kromede la juge corrompue. Je lui demandai alors tous ce qu’elle savait sur cette femme. Elle me dit juste que des rumeurs circuleraient à son sujet. Elle se cacherait dans une grotte appelée le temple de feu. »

Keikia, la mère des jumeaux

Mon frère arrêta son récit à ce moment-là. « Il faut que nous nous y rendions. Tout de suite. » J’étais prête à me mettre en chemin quand mon frère me stoppa net en m’agrippant par le bras. « Je ne peux pas y aller cette fois ci, tu vas devoir y aller seule... » Surprise par ce que mon frère venait de dire, j’interrogeai pour savoir pourquoi.
« Pourquoi ? Pourquoi ne peux-tu pas venir ? » Mon frère, songeur, me répondit alors « Je pars en Asmodée avec Elwendil. Sa sœur s’est faite ensorcelé par des créatures, certaines des asmodiens. »
- « Beliniel ! Que lui est-il arrivé ? »
- « Elle a été réduite à la taille d’une enfant, nous craignions que cela empire. Nous n’avions jamais vu ça. Il faut absolument trouver un remède. Je ne peux pas laisser Elwendil partir seul en Asmodée. Il fait partie de la famille, il nous a beaucoup aidé. C’est à notre tour de lui rendre l’appareil. Je pars donc avec lui »
- « Je comprends … Je vais suivre la piste au sujet de notre mère et je vais présenter Beliniel à l’ordre pour qu’elle soit en sécurité »
Je pris mon frère dans mes bras et nous nous séparâmes chacun avec une nouvelle mission à remplir. La mienne était de m’introduire dans le temple du feu et de retrouver Beliniel pour la mettre en sécurité.

Après avoir quitté mon frère, je décidai alors de retourner au quartier général pour méditer sur sa demande. Quand j’arrivai devant le QG, je vis ‘Gwen et Elwendil. Ils avaient l’air de se dire au revoir. Elwendil était prêt à partir quand je le pris dans mes bras pour lui dire au revoir mais surtout pour lui dire ces quelques mots : « Fais attention à toi. Protège mon frère, il me reste que lui … » Elwendil partit en regardant Elongwen. Quelque chose se passait entre eux. Elongwen et moi étions rentrées dans notre chambre une fois qu’Elwendil n'était plus visible. Gwen me demanda d’où je connaissais Elwendil et je lui expliquai alors qu’il s’agissait d’un ami d’enfance et que c’était grâce à lui que j’avais pu la retrouver. Elle me raconta à son tour ce qui lui était arrivé : Masahiro, son premier amour et les sentiments qui commençaient à naître pour Elwendil. Mais elle ne voulait pas éprouver quoi que ce soit envers lui par peur de perdre encore une personne chère à son cœur. Je lui dis alors de laisser faire le temps et qu’elle n’arriverait pas à contrôler indéfiniment ce genre de sentiment. Les nuits de ma petite Gwen étaient de plus en plus agitées. Elle se torturait l’esprit entre Masahiro et Elwendil. J’étais impuissante contre ce genre de mal… Je ne pouvais que lui prêter mon épaule pour évacuer tout ça.

Les jours passèrent et je n’avais toujours pas trouvé le moyen de me rendre au temple du feu où Kromède le juge se cachait. Je ne voulais pas faire intervenir la légion par peur de voir des gens blessés dans une mission qui me concernait personnellement. Mais un jour, la chance me sourit, si l’on peut dire.  Vilanéa, notre générale, envoya une missive à chacune de ses recrues pour leur donner rendez-vous à la salle de réunion : Une affaire grave. Une fois tout le monde installé, Vilanéa prit la parole : « Bien mes amis, vous pouvez vous asseoir, on va commencer. Vous devez sans doute vous interroger sur la raison de votre présence en réunion ? Kromède est apparue en Elyséa. Elle a perdu la raison et s’est emparée du Temple du feu. » Quand Vila eu finit de dire ces quelques mots, mon sang ne fit qu’un tour. J’allais pouvoir aller rencontrer Kromède pour trouver des réponses à mes questions. Peut-être, enfin, j’allais obtenir des informations sur ma mère.

La mission fut un succès. Enfin, un succès pour la légion, non pour moi. Kromède était morte avec les réponses que je voulais obtenir. Comment allais-je faire pour retrouver ma mère ? Et mon frère que ne donnait pas de nouvelles de lui... J’étais perdu, complètement perdu. Quand je me mis à penser à mon frère, je me rappelai alors que je devais retrouver Beliniel et l’amener à l’ordre pour la protéger en attendant que mon frère et Elwendil reviennent d’Asmodée. Beliniel avait subi une malédiction par des Asmodiens. La malédiction consistait à réduire la taille de la personne ciblée jusqu’à l’état microscopique. Elwendil et Fumimaro étaient partis en Asmodée pour trouver un remède. Elwendil avait laissé sa petite sœur à Heiron au vieille arbre après être allé voir un guérisseur à Eltnen qui avait réussi à stopper la progression de la malédiction mais il ne savait pas pour combien de temps. Je présentai Beliniel à Vilanéa et nous lui expliquâmes rapidement son histoire. Elle accepta d’intégrer la petite fille en détresse dans la légion. Quelques temps après, la légion entière fut invitée à l’ascension de quelques-uns de ces membres.

Ce bal nous avait fait du bien à tous. Il avait permis de souder les liens qui nous unissaient pour combattre le mal. Il m'avait permis, le temps de la soirée, d’oublier mes soucis. J’avais pu faire plus ample connaissance avec le mystérieux Clarok, cet homme mi Asmodien mi Elyséen. Mais cette soirée était finie et il fallait revenir à la réalité. Beliniel était toujours menacée par cette malédiction, je n’avais pas trouvé de nouvelles pistes pour retrouver ma mère et la dernière chose, la plus importante pour moi : je n’avais plus de nouvelles de mon frère…  

Un jour, alors que j’étais en pleine méditation dans ma salle favorite du QG, la salle d’arme, je fus prise d’une crise. Une douleur insupportable dans ma poitrine me faisait souffrir comme si une lance était en train de transpercer mon cœur. Je tombai au sol tellement la douleur était forte. Je compris tout de suite : quelque chose était en train d’arriver à mon frère. Depuis notre naissance, mon frère et moi étions liés par une force inconnue. Chacun de nous ressentait ce que l’autre subissait, cette particularité nous permettait de savoir comment allait notre double sans avoir besoin de le voir. Au vu de la douleur que je ressentais, mon frère était proche de la mort … Il fallait que je me rende en Asmodée sans plus tarder…

La douleur redoubla de violence quand la nuit fut venue. Je tentai tant bien que mal de dissimuler le mal qui me touchait. J’attendai que les filles soient profondément endormies avant de me mettre en route. La lune était bien haute quand je pus enfin m’éclipser de la chambre. Je regardai les filles une dernière fois  avant de sortir : Elongwen avait encore le sommeil perturbé. Ces cauchemars avaient repris depuis qu’Elwendil était parti en Asmodée. Elle devait réussir à chasser ses démons toute seule, la seule chose que je pouvais faire était de ramener Elwendil sain et sauf. Je fis un dernier détour par la salle d’armes pour récupérer mon armure, mon bouclier et mon épée. J’étais sur le point de sortir du quartier général quand une petite voix se fit entendre derrière moi. Il s’agissait de Beliniel à moitié endormie. Elle me demandait où j’allais à une heure aussi tardive. Je lui expliquai alors ce que je m’apprêtais à faire : Il fallait que je me rende en Asmodée pour retrouver mon frère et par la même occasion le sien. Elle voulait venir avec moi mais je ne pouvais pas accepter. Je ne savais pas si j’allais être capable de retrouver mon frère et de la protéger. Beliniel comprit mon point de vue et l’accepta. Elle me tendit un pendentif. Il s’agissait d’un pendentif qui appartenait à sa mère et elle pensait qu’il me porterait chance.  J’acceptai son présent et le mis autour de mon cou. Beliniel retourna dans sa chambre et je me mis en route. Je lançai un dernier regard au Quartier général, sans savoir dans combien de temps j’allais le revoir…

Pendant mes missions dans la région d’Eltnen, j’avais entendu parler d’une apprentie en téléportation qui était capable d’envoyer les soldats élyséens en Asmodée. Je me rendis alors à la forteresse. Je trouvai Sonirim en plein exercice. Je lui expliquai ce qui m’avait amenée à elle.  Elle comprit alors mon besoin, ma nécessité de me rendre en territoire ennemi. Nous nous dirigeâmes dans un endroit isolé où personne ne pourrait nous voir. Elle commença son incantation et en un rien de temps je me retrouvai en haut d’une montagne dans un lieu que je ne connaissais que par les livres que j’avais pu lire : Morheim, la terre des morts. D’après les livres de la bibliothèque des sages, Morheim était le territoire qui avait été le plus dévasté par le grand cataclysme. Survivre dans cette zone est très difficile : les conditions climatiques étaient extrêmes et en général, les personnes ne connaissant pas cette zone mouraient rapidement. Morheim était réputée pour ces changements de décors spectaculaires : un désert où la vie n’est pas possible, un volcan qui menace d’exploser à tout moment et une neige éternelle qui glace le sang. La recherche de mon frère s’annonçait particulièrement difficile mais je n’allais pas renoncer pour autant. Le temps pressait, la douleur dans ma poitrine allait en s’accroissant.  Je me mis alors en route pour le retrouver ...

Mes recherches durèrent des jours, peut-être même des semaines, je ne sais plus vraiment. Je ne pouvais pas me permettre d’y prêter attention. La douleur que mon frère subissait était toujours présente en moi, cela signifiait qu’il était toujours en vie mais je ne savais pas pour combien de temps encore. La fatigue commençait à se faire sentir dans tout mon corps, mon armure devenait de plus en plus lourde. La chaleur qui régnait dans la zone était étouffante et m’affaiblissait de plus en plus. Je devais lutter contre le climat mais également contre les créatures qui se trouvaient là. De  monstrueuses gargouilles m’attaquaient sans relâche. Je réussissais à chaque fois à les repousser mais ce n’était sans mal et mon corps subissait de lourds dommages. Je finis par réussir à quitter cette zone de feu pour arriver près d’un village. Je dus redoubler de vigilance car village voulait dire également des gardes Asmodiens qui feraient feu dès qu’ils me verraient. Cela n’y coupa pas, un garde en patrouille à l’extérieur du village me détecta et fit sonner l’alarme. Bientôt, je me retrouvai encerclé par plusieurs gardes armés jusqu’aux dents et près à m’abattre sur le champ. Un combat sanglant débuta. Un premier garde m’attaqua mais je parai son coup d’épée et le fit trébuché par la même occasion. Soudain un deuxième garde dégaina son gun et me tira dessus. Je fus touché à l’épaule, mon bouclier tomba au sol. Je surmontai alors la douleur et trancha la tête de celui-ci. Pendant ce temps, l’autre garde s'était relevé et me taillada la cuisse, ce qui me fit tomber au sol. Il en profita alors pour essayer de m’embrocher mais à l’aide d’une roulade sur le côté, j’évitai son coup et réussi à planter mon épée dans son torse. L’Asmodien tomba sur moi, il était mort. Il fallait que je me relève pour me mettre à l’abri, un rodeur venait d’arriver. Le temps que je me relève, il avait décoché une flèche. Elle arriva droit sur moi et me percuta en pleine poitrine, je cru mes jours finis... Cependant, le pendentif de Beliniel m’avait sauvé la vie. Mais je n’avais pas le temps de me réjouir, le rodeur était prêt à décocher une deuxième flèche. Il n’en eu l’occasion, je lui avais lancé mon épée qui était venu se planter en plein milieu de son front.  Je pris alors mes jambes à mon cou quand je vis le dernier garde tomber au sol. Ma fuite fut pénible, je titubais tellement la douleur était forte. Il fallait que je me cache pour pouvoir me reposer. Après plusieurs heures de route très difficile physiquement, je trouvai enfin trouvé un abri : une maison à moitié détruite. Les Asmodiens ne me trouveraient pas là-dedans….

Je perdais beaucoup de sang, ma vue commençait à se troubler. Il fallait que je trouve quelque chose pour refermer mes plaies, sinon j’allais mourir, vidée de mon sang. En cherchant des draps pour me faire un garrot à la jambe, je tombai sur une photo. Il s’agissait d’une photo de famille. On pouvait y voir un père et une mère qui tenaient un bébé dans les bras. Un sourire se dessina sur mon visage. Cette famille avait l’air heureuse. En regardant plus en détail, leurs visages me semblaient familiers : Clarok, le beau ténébreux. En y repensant, il s’agissait peut être de sa famille. Il m’avait raconté son passé et m'avait dit que sa famille vivait à Morheim. Ça ne pouvait être que ça. Je reposai la photo mais un coup de fatigue me fit faire tomber le cadre qui se brisa. Je ramassai alors les morceaux quand je découvris un papier plié en quatre dissimulé dans le cadre. Il s’agissait d’une lettre. Je la mise alors dans ma bourse ainsi que la photo. J’espérais pouvoir un jour rentrer en Elyséa pour la donner à Clarok. Je continuai à explorer la ruine à la recherche de linge pour bander mes plaies et finis par en trouver. Une fois les premiers soins faits, je me posai contre un mur. Je me mis à penser à mes amis. Des larmes coulèrent de mes yeux, je n’avais plus assez de force pour me retenir. Mes nerfs lâchèrent. Je m’en voulais, je n’avais pas réussi à trouver mon frère et à le sauver. Je n’avais pas réussi à retrouver ma mère et j’allais certainement mourir ici. La fatigue finit par m’emporter.

Mon réveil fut animé. Une petite chienne se trouvait près de moi. Quand je me redressai, elle se mit assise devant moi. Sa queue remuait beaucoup, elle avait l’air heureuse de me voir réveillée. Je n’avais pas dû dormir longtemps, mon corps était encore très lourd et ma tête me faisait mal. Je me levai tant bien que mal quand soudain la petite chienne se mis à s’agiter et à aboyer fortement. Elle tentait de me dire quelques choses. Elle se mit à regarder par la fenêtre. Je regardai alors dans la même direction et vit une horde d’Asmodiens qui s’approchait de moi. Il fallait que je m’échappe de cette ruine, mais par où ? La petite chienne attrapa le bas de mon armure et me tira dans une direction. J’avais l’impression qu’elle voulait que je la suive, ce que je fis. Je n’avais plus rien à perdre. La chienne courrait devant moi comme si elle connaissait la route et moi je la suivais en vacillant. Mes plaies s’étaient ré-ouvertes. Les asmodiens n’allaient pas avoir de mal à me retrouver, il suffisait qu’ils suivent la traînée de sang que je laissais derrière moi. J’entendais les asmodiens qui se rapprochaient de moi. J’étais perdu. La chienne se faufila entre les buissons, je fis de même. Derrière eux, une faille était dissimulée. J’allais pouvoir rentrer chez moi. J’étais sauvé. Je traversai la faille juste à temps avant que les Asmodiens ne puissent m’attraper et elle se referma derrière moi.

La faille traversée, la lumière du soleil m’éblouît. Quand mes yeux s’habituèrent à cette lumière que je n’avais pas vu depuis longtemps, je remarquais alors que je connaissais cette zone : il s’agissait du désert d’éracus. J’étais heureuse d’être rentrée dans mon pays. Au moment où je souhaitais me mettre en route, mes forces me quittèrent. Je m’écroulais au sol dans le sable, inconsciente …

Lorsque je me réveillai enfin, j'étais étendue sur un lit blanc. J’avais l’impression de connaître la pièce où je me trouvais. Quand mes esprits furent totalement revenus, mon premier réflexe fut de regarder mes blessures : elles avaient été soigneusement bandées. Je regardai alors la pièce plus en détails. Il s’agissait de la salle de soins du quartier général. Mais comment cela était-il possible ? Le dernier souvenir que j’avais était celui de mon retour dans le désert d’Eracus. Une femme était là dans la pièce. Elle était dos à moi, elle lisait un livre de médecine qui se trouvait dans la bibliothèque. Je ne connaissais pas cette personne. Qui pouvait-elle bien être ? Je voulais me lever mais elle m’entendit et m’ordonna de rester coucher car mes plaies risquaient de s’ouvrir de nouveau. Je me remis dans le lit. Je lui demandai qui elle était, où elle m'avait trouvée et comment j’étais arrivé ici. Elle me raconta alors son histoire.